En Allemagne le nombre d‘étudiants a augmenté de 50 % en 10 ans seulement, passant de 1,94 millions en 2008 à 2,87 millions en 2018/19.
L’apprentissage continue à mobiliser des jeunes puisque chaque cru annuel relève 500.000 personnes, cela dit, compte tenu des besoins croissants de personnel de formation académique et à capacité d’intervention transverse, les jeunes Allemands ont compris que tant pour la valorisation que pour la sécurité du poste de travail, il valait mieux engager des études initiales approfondies.
Ceci aura une incidence sur la transmission des entreprises, car les jeunes ayant fait leurs armes dans l’entreprise au travers de l’apprentissage, puis accédé à des postes de responsabilité croissante pour enfin, le cas échéant, succéder à leurs ainés en qualité de propriétaire, ont généralement un attachement atavique à l’entreprise où ils ont passé l’essentiel de leur vie professionnelle. Ils vont prôner la pérennité de l’entreprise et son développement croissant, générant ainsi l’esprit « Mittelstand » allemand.
Cette dimension émotionnelle à l’égard de l’entreprise va très certainement évoluer dans la mesure où les individus de formation académique vont, pour certains, ne pas vouloir revenir dans l’entreprise familiale et, pour d’autres, avoir une approche plus distanciée, considérant l’entreprise essentiellement comme une source de revenus.
il s’agit là d’une évolution sociologique lourde pour l’Allemagne et d’un facteur positif pour l’intégration économique européenne dans la mesure où, contrairement à ce qui se passe actuellement, les repreneurs auront probablement une marge de manœuvre plus importante que naguère.